Il y a quelques mois, nous avons posté un billet sur des plantes qui absorbent les métaux et les stockent dans leurs feuilles. Il s’agit de l’Alyssum Murale, une variété étonnante découverte en Albanie par la biologiste australienne Vidiro Gie. Les recherches ont également permis de découvrir qu’il est possible d’y extraire les métaux emmagasinés. Econick est une des rares sociétés qui s’en occupe. Comment s’y prend-elle ? Tous les détails.
Une start-up dédiée à l’extraction des métaux
Econick est une jeune société fondée en 2016 sous l’initiative de plusieurs chercheurs de l’Université de Lorraine, du CNRS et de l’INRA. Elle se spécialise dans l’agromine, une nouvelle technique qui consiste à extraire des métaux à partir de plantes.
La start-up se concentre tout particulièrement sur le nickel qu’elle extrait des feuilles et des tiges de l’Alyssum Murale citée plus tôt. Le métal extrait est ensuite revendu à des clients industriels. À noter qu’après le nickel, Econick compte également se concentrer sur l’extraction des autres métaux emmagasinés par l’Alyssum Murale, dont le cobalt et le zinc.
Comment le nickel est-il extrait ?
Pour extraire les métaux des plantes, Econick utilise l’agromine, une technique basée sur la phytoextraction. Pour ce qui est du nickel, la méthode consiste à broyer l’Alyssum Murale, puis à la brûler. Le nickel sera ensuite extrait des cendres de la plante par cristallisation. Cette dernière consiste à diluer les cendres dans une solution spéciale. Le nickel sera ensuite extrait sous forme de sels métalliques de haute pureté.
Petit rappel sur l’agromine
Il faut savoir que l’idée de l’agromine est née en Albanie, dans les années 90. Les chercheurs de l’INRA planchaient alors sur une méthode s’extraction du nickel dans des sols infertiles du pays, car beaucoup trop riches en métaux. L’efficacité est au rendez-vous, car la technique a permis d’obtenir des grammes de sels métalliques bio-sourcés.
Un projet visant à lancer ce nouveau mode d’extraction minière éco-responsable à l’échelle industrielle est alors mis en place en 2013, avec le soutient de la SATT Grand-Est et l’Incubateur lorrain. Depuis, l’agromine commence peu à peu à se faire connaitre dans le milieu, surtout depuis que la défense de l’environnement et du climat est devenue prioritaire.

Justement, voilà pourquoi Econick ambitionne d’élargir son champ d’action en comptant proposer l’extraction d’autres métaux, en plus du nickel. Par ce geste, la start-up pourra ainsi proposer plus de produits et services aux industriels qui souhaitent adopter des modes d’approvisionnement en métaux plus respectueux de l’environnement.